
À propos de l'allergie
L’allergie se définit comme une réaction de défense excessive et non désirée du systhème immunitaire en réponse à des substances normalement inoffensives (allergènes). Avant que la réaction allergique ne se manifeste, un premier contact avec l’allergène au cours duquel une sensibilisation s’opère, est nécessaire. Le système Immunitaire réagit lors d’un second contact avec l’allergène par la production d’anticorps spécifiques, appelés immunoglobulines.
Que se passe-t-il dans ce cas?
En cas de contact répété avec un allergène (une substance étrangère), le système immunitaire réagit ainsi : il produit des substances qui provoquent une réaction inflammatoire de la peau (et parfois aussi des muqueuses) et provoquent des démangeaisons.



Types d'allergie
Les allergies chez les animaux sont assez communes. 15-20% des chiens et des chats en France présentent une forme d’allergie. L’allergie la plus fréquente chez les animaux de compagnie est la dermatite atopique: une réaction d’hypersensibilité aux allergènes d’inhalation, tels que le pollen et les acariens.
Les autres types d’allergies dont les animaux de compagnie peuvent souffrir sont:
- Allergie aux piqûres de puces, provoquée par le contact avec la salive de puce
- Allergie alimentaire, où certains composants alimentaires fonctionnent comme des allergènes
- Allergie de contact, lorsque la réaction est provoquée par des antigènes qui entrent en contact avec la peau (tapis, couvertures, shampoing, etc.).
Comme les symptômes associés aux différentes allergies peuvent paraître très semblables, il est important qu’un examen clinique approprié soit effectué pour trouver la cause exacte de l’allergie.
Atopie
L’atopie est l’une des formes les plus fréquentes d’allergie chez les animaux de compagnie. Entre 3% et 15% des animaux de compagnie souffrent d’atopie¹. L’atopie est héréditaire et peut entraîner des allergies au pollen de certaines plantes (ex. graminées, mauvaises herbes, arbres), moisissures ou divers acariens de poussière et de stockage. Certaines races semblent présenter un risque plus élevé que la moyenne de développer une atopie. Ces races incluent le Lhassa Apso, le Schnauzer, l’Alsacien, le Boxer, le Labrador, le Golden Retriever, le Caniche, le West Highland White Terrier, le Cairn Terrier, le Jack Russell et le Fox Terrier².
Les symptômes se manifestent habituellement avant l’âge de 3 ans. Les symptômes initiaux sont souvent légers et tolérés par les propriétaires d’animaux de compagnie, car ils répondent bien à un traitement symptomatique à court terme ou parce qu’ils n’apparaissent tout d’abord qu’à certaines périodes de l’année, comme les allergies au pollen en été.
¹Hillier, et al. Vet. Immunol. Path. 81 (2001) 147-151
²Sousa, et al. Vet Immunol. Path. 81 (2001) 153-157
Diagnostic de l'atopie
Lors du diagnostic de l’atopie, un bilan systématique (antécédents cliniques, examens cliniques, traitements, etc.) et un suivi précis tout au long du processus sont indispensables.
Les éléments suivants sont essentiels dans l’histoire clinique :
- Âge auquel les premiers symptômes se sont manifestés ; chez 75% des patients atopiques, les premiers signes apparaissent avant l’âge de 3 ans. Sporadiquement, les symptômes apparaissent chez les animaux de moins de 6 mois. Les premiers symptômes ont souvent échappé à l’attention du propriétaire, ou une réponse rapide est survenue après l’administration d’un médicament symptomatique. Dans d’autres cas, l’animal s’est rétabli spontanément après la saison ou les facteurs environnementaux ont changé.
- Prédisposition à la bave : Certaines races semblent présenter un risque supérieur à la moyenne à l’apparition d’une allergie. Ces races comprennent les Lhassa Apso, les Schnauzers, les Caniches, les Terriers (West Highland White, Cairn, Jack Russell et Fox Terrier), les Dalmatiens, les Bergers allemands, les Boxers, les Retrievers et les Labrador¹.
- Effets saisonniers : en ce qui concerne l’allergie au pollen, les symptômes sont généralement saisonniers dans la phase initiale. Au fur et à mesure que l’allergie progresse, les symptômes peuvent survenir tout au long de l’année. Les allergènes tels que les acariens et l’épithélium du chat peuvent provoquer des réactions allergiques tout au long de l’année.
¹Sousa, et al. Vet Immunol. Path. 81 (2001) 153-157
Symptômes cliniques de l’atopie
Le signe le plus évident d’une affection atopique est le prurit. Généralement, les chiens vont lécher ou mordre leurs pattes, voire frotter leur tête contre le sol ou d’autres objets. Cela peut provoquer une inflammation de la peau. Parfois, les animaux allergiques auront les yeux larmoyants ou éternueront.
Une inflammation régulière de la peau, sur les pattes, la tête, l’aisselle ou l’aine, associée aux démangeaisons sont les principaux critères pour poser le diagnostic. L’inflammation de la peau peut être exacerbée par des infections bactériennes (staphylocoques) ou de levure (Malassezia).
Options thérapeutiques
Élimination des allergènes
L’élimination des allergènes a pour objectif d’éviter tout contact avec ceux-ci. Cette méthode est la façon la plus effective pour obtenir de bons résultats, mais ce n’est pas toujous possible : par exemple s’il existe une hypersensibilitá à des antigènes multiples au en cas d’hypersensibiité aux graminées, aux pollens d’arbres ou aux acariens de poussière qui sont très difficiles voire impossibles à éviter.
Traitement symptomatique
Le traitement symptomatique soulage assez rapidement les symptômes allergiques dont souffre le patient, mais seulement pendant une durée de temps limitée.
Les antihistaminiques ont peu d’efficacité chez les chiens (efficacité de 10-15%). Le traitement par prednisolone (corticostéroïdes), Apoquel® (oclacitinib), Cytopoint (lokivetmab) et Atopica® (cyclosporine) est très approprié pour supprimer l’allergie. Cependant, la plupart des médicaments symptomatiques présentent des inconvénients, en particulier quand, comme c’est le cas pour l’atopie, ils doivent être administrés à vie.
Les traitements symptomatiques peuvent être utiles pour les catégories de patients suivantes:
- Atopie liée à la saison pendant seulement quelques mois chaque année
- Atopie saisonnière certains mois de l’année seulement ;
- Animaux chez qui on soupçonne la présence d’atopie, mais dont les allergènes ne peuvent être identifiés (dermatite atopique intrinsèque).
Acides gras essentiels
Inclure des acides gras essentiels comme les oméga 3 dans l’alimentation permet d’obtenir un résultat positif dans env. 10% des cas.
Immunothérapie spécifique d’allergènes
L’immunothérapie spécifique d’allergènes a pour objectif de rendre le patient moins sensible ou insensible à la substance à laquelle il est allergique en lui injectant l’allergène à des doses croissantes, à des intervalles de plus en plus distants.
L’immunothérapie spécifique d’allergènes peut être envisagée pour les patients qui présentent des symptômes depuis plus de 3 mois. Le propriétaire doit être conscient qu’il s’agit d’un traitement à vie qui ne guérit pas complètement la pathologie, mais la maintient sous contrôle.
Résultats
Résultat de l’immunothérapie spécifique d’allergènes : une amélioration significative (> 50%) des signes cliniques survient avec le temps chez 75% des animaux traités ; il est supposé à cet égard que toute pyodermite (infection cutanée) et/ou séborrhée (forme sèche de sécrétion excessive de sébum mélangée à des squames) est traitée simultanément¹.
Il n’y a pratiquement pas de limite au nombre d’allergènes pouvant être inclus dans l’immunothérapie spécifique d’allergènes.
Le nombre d’allergènes n’exerce aucune influence sur l’efficacité de l’immunothérapie spécifique d’allergènes.
¹Willemse. Tijdschr. Diergeneesk. Deel 129 (2004) 402-408